Accueil > École commune > Éléments de discussion > Précisions sur la proposition de structure

Précisions sur la proposition de structure

mercredi 13 juillet 2011, par Pascal Binet

Quelques éléments supplémentaires, dans le but de préciser ma proposition de structure :

1/ D’abord, je ne suis pas d’accord avec Denis Paget sur la mise en place de nouvelles disciplines.

Dans la très vieille lignée (1984) de Milner (les "savoirs fuyants") et la plus récente d’Astolfi (La saveur des savoirs), je crois (credo…) aux disciplines, en ce qu’elles ont bâti des corpus de savoirs et de méthodes qui seuls permettent la mise en place d’une didactique solide, condition sine qua non de la formation des enseignants (le lien entre discipline "installée" et didactique est évidemment à développer, on y reviendra sans doute). Par contre, une place plus large au pluri et au transdisciplinaire peut-être faite dans les pratiques, notamment d’évaluation formatrice, dans la logique des travaux personnels encadrés. Il reste alors à faire du travail collectif des enseignants une véritable poutre du système.

2/ Les programmes de SES dont je parle dans ma proposition de structure sont des programmes très très différents de l’accumulation disciplinaire bébête et délétère que nous impose l’actuel groupe d"’experts" qui s’est attelé à déconstruire les sciences économiques et sociales. Il s’agit dans mon idée de programmes s’appuyant sur des objets, et non sur l’entrée disciplinaire. Et il n’y a là aucune contradiction avec le point 1/…

3/ …puisque le projet d’un lycée unique, c’est la volonté fondamentale d’une formation citoyenne, et donc l’étude des problèmes de la société. En second plan, la préparation à l’enseignement supérieur peut se faire par la comparaison des méthodes des disciplines sur le même objet.
Il doit y avoir une cohérence entre (1) la volonté d’un lycée unique, volonté d’emmener tout le monde, ensemble, le plus loin possible, (2) la volonté de l’élévation des esprits par les savoirs, (3) la nécessaire orientation sélection, qui, si elle doit se jouer le plus tard possible, se jouera nécessairement à un moment. Par conséquent, un lycée unique n’est viable et légitime qu’accompagné de possibilités de formation tout au long de la vie et de validation des acquis de l’expérience.

Quoi qu’il en soit, il reste que l’essentiel se passe dans la classe, dans ces relations multiples entre enseignant et élèves et entre élèves. Un lycée unique sans évolution de la nature et des caractéristiques du face à face prof / élève risque l’échec.